Masseurs – kinésithérapeutes : les «écologistes» du corps humain !
Peu à peu, les individus prennent conscience de l’intérêt de l’écologie au niveau planétaire. Grâce, à certaines personnalités comme Nicolas Hulot, même les politiques doivent se mouiller pour le bien être de la planète.
Bien que de nombreux scientifiques aient tiré la sonnette d’alarme depuis quelques décennies, ils ont souvent été tournés en dérision ou traités d’alarmistes. Aujourd’hui la situation écologique de notre planète semble devoir s’aggraver inexorablement.
La seule issue, réside dans la limitation des dégâts occasionnés à notre chère planète.
Les dérèglements provoqués par l’homme sur le climat ont permis aux scientifiques de décrire la terre non pas comme une addition de pays ou de spécificités géographiques mais comme un ensemble indissociable. On parle alors d’écosystème.
En écoutant ou en lisant leurs propos, force est de constater que ce qui est valable pour la globalité de notre planète l’est aussi pour la globalité du corps humain. En effet, nous sommes totalement dépendants de cet écosystème, et la croyance qui consistait à penser que nous sommes maître de la nature a disparu de l’idée des personnes sensées. Aujourd’hui, le concept global d’écologie est accepté par tous.
Les efforts qui sont développés aujourd’hui, tout autant que les sommes d’argent, pour ne pas polluer, respecter, entretenir, protéger la terre, sont considérables.
Qu’en est-il de la santé de l’être humain ? Comment concevons-nous ce petit écosystème inclus dans le grand écosystème ? Que lui faisons-nous ingérer ? Les produits qui entrent dans le tube digestif sont-ils polluants ? Les mécanismes physiologiques qui le font vivre sont-ils entretenus et protégés ? Comment concevons-nous la maladie et la guérison ? Utilisons-nous des pansements qui masquent un symptôme ou éduquons-nous le patient au développement durable de leur organisme ?
Nous avons compris que les intérêts économiques ont détruit notre planète, mais ces mêmes intérêts économiques ne sont-ils pas en train de détruire notre santé ?
Le rôle des personnels de santé est crucial dans ce domaine. Bien que l’éducation en matière de santé ne soit pas plus facile qu’en matière d’écologie, à force de mépriser les mécanismes physiologiques de notre écosystème, ne soyons pas surpris de voir apparaître un jour ou l’autre une maladie grave. La maladie grave ou dégénérative ou auto-immune est semblable à la situation actuelle de notre planète : une situation de non retour. Alors en effet, les mesures drastiques sont obligatoires : médication lourde, handicaps, opérations chirurgicales…
Pourtant une profession a une vocation écologique pour la santé humaine.
Il s’agit de notre métier : masseur-kinésithérapeute.
En effet, cette profession revêt de multiples facettes qui sont insuffisamment exploités par les professionnels que nous sommes.
Nous sommes probablement les personnels de santé qui passons le plus de temps avec des patients en relative bonne santé. Bien qu’il soit intéressant de parler du dernier match OM-PSG, nous avons un temps précieux pour éduquer nos patients en matière de bonne santé.
La kinésithérapie est la thérapie par le mouvement (ou la thérapie du mouvement). Nous savons, pour faire simple, que l’activité physique est un des éléments déterminants de la bonne santé. Hors, nos patients ne font pas, peu ou trop peu de sport. Nous sommes là pour les inciter, les guider, leur faire faire du sport dans de bonnes conditions. A nous d’acquérir les connaissances et de créer des cabinets adaptés à cela.
Nos mains sont les meilleurs outils thérapeutiques que nous ayons à notre disposition. En général, les autres outils thérapeutiques sont surtout là pour nous faire gagner plus d’argent. Les capacités sensitives et thérapeutiques de nos mains n’ont pas de limite. Nous avons cette chance de toujours pouvoir progresser dans notre profession. Les formations ne manquent pas en matière de thérapies manuelles quelles quelles soient.
Les domaines d’action ne manquent pas : prévention cardio-vasculaire, réadaptation cardio-vasculaire, reprise d’activité sportive après blessure, école du dos, cardio training d’entretien, renforcement musculaire, activité physique du 4ème âge, éveil corporel des enfants obèses, conseils…
Voici quelques exemples de pratiques faisant partie des compétences des masseurs-kinésithérapeutes. Je suis persuadé que parmi nos lecteurs, certains ont déjà ce genre pratiques préventives. D’autres sont encore à inventer ou plutôt à mettre en lumière. Si vous avez ce genre de pratiques ou d’autres, ils serait intéressant pour nos lecteurs que vous nous fassiez part de vos expériences. (lecteurs@physio-mag.com)
L’écologie étant dans l’air du temps,
sommes-nous en tant que thérapeutes , des écologistes du corps humain ?
Oui ! Chacun l’est à son niveau. Mais je pense que cette écologie de santé ou l’éducation de santé n’en est qu’à ses débuts, bien que beaucoup de nos maîtres (Hippocrate, Claude Bernard, pour ne citer qu’eux) aient déjà tout dit ou presque à ce sujet. A nous de transmettre à notre époque, nos patients, nos convictions et nos aspirations.
Cette approche qualitative renforcera encore l’idée que le masseur-kinésithérapeute est un partenaire santé de premier plan.