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Et si les sciences cognitives et comportementales amélioraient notre manière de soigner nos patients ?

ET SI LES SCIENCES COGNITIVES ET COMPORTEMENTALES AMELIORAIENT NOTRE MANIERE DE SOIGNER NOS PATIENTS ?

Par Ludovic HAREL.

Vous avez probablement  eu vent  par des confrères ou des patients que certains  « thérapeutes », sans certification particulière parviennent  à maintenir une activité professionnelle débordante en pratiquant des prix exorbitants, non remboursés, avec parfois des techniques frauduleuses, et qui  bénéficient, de surcroît, de résultats et de renommée ?

Ou de cabinets, peu concernés par l’éthique professionnelle et qui prospèrent en pratiquant des soins « à la chaine »

Comment expliquer que certains protocoles de rééducations ou traitements manuels soient si efficaces chez certains de vos patients et beaucoup moins sur d’autres, alors qu’ils souffrent des mêmes troubles musculosquelettiques ?

Vous n’êtes donc pas sans savoir que l’effet placebo offre, à lui seul, 30 à 40 % d’amélioration à 1/3 des patients alors qu’à l’inverse l’effet nocebo péjore du même ratio nos meilleurs prestations et traitements.

 

Peut-être, êtes-vous rentré dans une forme de routine et un certain désarroi en pensant avoir fait le tour de votre métier après vous être formé aux techniques qui vous intéressaient ? Heureusement, ce n’est pas le cas !

Tout un pan de votre profession reste à découvrir et cela ne relève pas de vos compétences « techniques », mais plutôt des sciences cognitives et sociales !

Il est possible que ces termes ne vous disent rien, ou probablement vous évoquent-ils plutôt le monde des illusionnistes, des « profiler » des séries Netflix ou des cellules d’influences gouvernementales qui manipulent les foules ! Et pourtant, si les sciences cognitives et sociales sont effectivement employées par des individus malveillants ou intéressés, elles sont également indissociables des métiers de la santé à bien des égards, car elles régissent les rapports entres soignant/soigné au même titre que celles entre client et commerçant, politicien et électeur, associés, parents et enfants, et même marie et femme. Et elles donnent à celle ou celui qui les connait et sait s’en servir intelligemment, un moyen inégalable de valoriser son activité professionnelle, sa communication et d’influencer de manière bienveillante son entourage professionnel et/ou personnel. (Intéressant non ?)

Dr BOUHASSIRA, médecin neurologue spécialiste de la douleur à l’hôpital Ambroise Paré et le Dr CHAST, chef de service à la clinique Cochin-Hôtel Dieu et Necker Enfants malades

Ainsi, selon de le Dr BOUHASSIRA, médecin neurologue spécialiste de la douleur à l’hôpital Ambroise Paré et le Dr CHAST, chef de service à la clinique Cochin-Hôtel Dieu et Necker Enfants malades :

«Dans la lutte contre la douleur, l’effet placebo est très efficace et un des meilleurs exemples de la relation corps/esprit et il repose sur la qualité de la relation entre le médecin et son patient»

 

Si la PNL (programmation neurolinguistique, NDLR) a indéniablement posé les fondements de cette discipline, plusieurs années de recherches et de validations scientifiques ont considérablement fait évoluer la compréhension des processus neurophysiologiques responsables de nos représentations mentales, de nos comportements et ses applications pratiques pour permettre, entre autres, d’influencer dans le bon sens nos patients.

Peut-être avez-vous entendu parler du « NUDGE », entendez par là le « COUP DE POUCE ». Cette méthode a permis à un de ses fondateurs de remporter le prix NOBEL d’Economie en 2017. Le principe est d’influencer en agissant sur la forme et non sur le fond : Je suis prêt à parier que vous n’aurez pas le même enthousiasme et la même motivation si je vous fais goûter à un plat 3 étoiles servi dans une assiette dressée à 4 épingles comme le font si bien les candidats de l’émission « Top chef » ou si je vous sers le même plat dans un bol sur une table sale située en plein courant d’air à la sortie des toilettes du bar PMU du coin… Et pourtant, le contenu sera en tout point identique, mais vous serez tellement « influencé » de manière consciente et inconsciente par le contexte que vous arriverez surement à trouver un goût différent aux 2 plats.

 

Ce sont ces mêmes biais qui influent sur nos décisions et nos jugements à notre insu lorsque nous entrons dans une salle d’attente austère ou chaleureuse, ou lorsque le spécialiste nous sert froidement la main et nous tire de force dans son cabinet pour ne pas perdre de temps en « futilité », les études ont démontré qu’il faut moins de 4 secondes à notre cerveau pour décider si on apprécie ou non une personne. Mais ce sont également ces raccourcis mentaux qui nous permettent d’être multitâche, de percevoir et réagir rapidement face au danger ou encore lorsque nous sommes tellement motivés par notre objectif que nous bravons tous les défis et surpassons tous les obstacles sur notre chemin. Imaginez si vous étiez en mesure de déclencher une telle motivation auprès de la majorité de vos patients, ce serait utile non ?

Les économistes, les experts en communication de tous niveaux, les développeurs de sites internet et de nos réseaux sociaux préférés, ou encore les psychologues et même certains « coach » nous ont déjà emboité le pas et utilisent ces connaissances et ces compétences de manière particulièrement efficace en orientant nos décisions et nos motivations plus ou moins habilement.

Mais attention de ne pas voir là une méthode miraculeuse permettant de faire faire ce que l’on veut à qui l’on veut. Bien heureusement, cela n’existe pas et nous gardons notre libre arbitre et notre bon sens dans la majorité des cas. C’est bien pour cela que les meilleurs hypnotiseurs sélectionnent, en amont, les cobayes qu’ils utiliseront pour leur spectacle, ou que les psychothérapeutes apprennent plusieurs techniques différentes. En revanche, de manière statistiquement prouvée, au même titre que nos facultés palpatoires et notre acuité sensorielle s’affinent avec l’expérience et la pratique, la maitrise des techniques cognitives, comportementales et du langage d’influence améliorent considérablement nos qualités de communiquant, notre charisme et notre capacité à CONVAINCRE

Car n’est-ce pas, finalement, l’essence même de notre profession de soignant que de convaincre nos patients, dans leur intérêt, de l’utilité de telle thérapie, tel protocole de rééducation ou de telle activité pour diminuer les risques de blessures, les douleurs et prévenir les récidives. Nous servons alors humblement de point d’appui bienveillant pour permettre à nos patients de continuer à  avancer, seuls…

Savoir influencer de manière bienveillanteDepuis que ces méthodes sont employées dans le monde de la sûreté, plus de 80% des interventions du RAID se règlent sans l’usage des armes, par la négociation. En matière de procédures civiles, une réforme de la justice a été mise en place pour y intégrer des médiateurs et favoriser le règlement des litiges par la négociation. Des postes de travail ont été adaptés dans plusieurs « start up » pour lutter contre le BURN OUT et augmenter l’efficience des salariés avec des résultats qui surpassent toutes les attentes, ou encore certains pays ont totalement réformé leur mode d’enseignement et arrivent en tête de liste planétaire en matière de réussite scolaire. Alors, imaginez ce que de telles compétences pourraient apporter à votre activité professionnelle…

 

Laissez-moi vous dresser une petite liste, non exhaustive, d’applications concrètes, à titre d’exemple :

Gestion du cabinet :

  • Adapter sa patientèle à sa spécialité et au domaine d’activité dans lequel on aime travailler, sans attendre d’avoir 15 ans d’expérience et de commencer à bénéficier du « bouche-à-oreille »
  • Se créer un réseau de collaborateurs interprofessionnels et de prescripteurs confiants et conscients de nos atouts
  • Savoir influencer de manière bienveillante et raisonnée nos collaborateurs et associés au cours des réunions et des différentes négociations
  • Savoir valoriser ses compétences dans sa communication pour justifier la mise en place de dépassements d’honoraires par exemple, et alléger son emploi du temps sans impacter son portefeuille ni la qualité de ses soins
  • Se démarquer des autres, à compétences identiques, pour mieux s’épanouir dans un environnement concurrentiel

Traitement de nos patients :

Traitement de nos patients

  • Eviter les erreurs diagnostics en ayant conscience des biais cognitifs qui altèrent notre jugement et celui de nos patients
  • Détecter les profils comportementaux de nos patients, les tentatives de manipulations, les mensonges et les troubles de la personnalité pour mieux s’en prémunir
  • Trouver les bons mots, adaptés à chaque profil, pour motiver nos patients dans leur rééducation, leur préparation physique et surtout leur autonomisation une fois qu’ils quittent nos cabinets
  • Trouver le protocole de rééducation, le traitement manuel ou le type de préparation physique et mentale adapté à chacun de nos patients pour augmenter nos chances de réussite. Car ce qui fait de nous des professionnels de la santé indispensables, n’en déplaise aux chercheurs qui tentent de prouver l’effet des traitements avec la même méthodologie qu’on utilise pour tester un médicament, c’est le fait que l’on soit capable d’adapter notre prise en charge, non pas que dans le fond, mais aussi dans la forme, pour arriver à soigner différemment les milliers de patients qui nous consultent avec « apparemment » les mêmes symptômes.

La santé du Praticien :

  • Lutter contre le BURN OUT, ou la déprime dans nos métiers, en se connaissant mieux soi-même et en adaptant sa patientèle à ce que l’on aime faire et à qui l’on est vraiment.
  • Savoir écouter nos patients et les accompagner sans aspirer toutes leurs souffrances et se sentir submergé en fin de journée lorsqu’on doit encore être présent et disponible pour nos proches. On ne peut aider efficacement les autres sans disposer d’une carapace qui nous préserve contre certains drames que nous sommes amenés à partager avec nos patients

 

Tout cela n’est pas inné, mais s’apprend au même titre qu’une technique de thérapie manuelle, d’ostéopathie ou la rééducation de l’épaule. Force est de constater que ces compétences sont les grandes absentes de nos études et de nos formations professionnelles alors que nous sommes les professionnels qui passons le plus de temps auprès des patients. Cela semble aberrant quand on y songe ! Peu importe, il n’est jamais trop tard pour combler cette carence.

Nul doute que vous disposez déjà du SAVOIR FAIRE si vous lisez cet article, car vous faites partie de ces professionnels, qui ont choisi de se remettre en question  pour se former et évoluer dans leur pratique. Alors, il ne vous reste plus qu’à apprendre maintenant à le FAIRE SAVOIR.

Ces nouvelles perspectives sont plutôt attrayantes, non ?


Ludovic HAREL, formateur kiné-formations

Ludovic HAREL est masseur-kinésithérapeute et ostéopathe depuis 20 ans. Réserviste opérationnel depuis plus de 8 ans dans le secteur de la sûreté, il s’est formé parallèlement au métier de détective privé avant d’obtenir de nombreuses certifications dans le domaine du profilage et de l’analyse comportementale (détection de la malveillance, PNL, Process COM, Lab Profil, détection du mensonge, négociation entres autres). Il est formateur depuis 2021 chez Kiné-Formations et consultant dans le domaine des sciences-cognitives appliquées aux relations patient-praticien.

 

 

Les formations de Ludovic :

 

 

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