De manière à mieux vous faire connaître les nombreuses facettes de la technique SCS, Strain-counterstrain (dite technique de Jones), nous vous proposons une série d’articles basés sur les preuves (EBP) et les études scientifiques. Depuis très longtemps, Kiné Formations a fait confiance dans ces techniques et les retours des patients et des kinés formés n’ont fait que renforcer cette conviction.
La kinésithérapie regorge de techniques variées pour traiter les troubles musculosquelettiques. Parmi celles-ci, la technique Jones Strain-Counterstrain (SCS), ou « libération positionnelle », est une méthode manuelle douce qui gagne en popularité. Cet article présente les principes fondamentaux de cette technique, ses applications cliniques et son intérêt pour les kinésithérapeutes expérimentés ou en début de carrière.
Origines et principes du Strain-Counterstrain
Le Strain-Counterstrain a été développé par le Dr Lawrence Jones dans les années 1960. Cette technique repose sur le concept de « points sensibles » (tender points ou TPs), qui sont des zones localisées de douleur identifiables par palpation. Contrairement aux trigger points, ces points Jones ne se trouvent pas uniquement dans des fibres musculaires, mais aussi dans les tendons, les ligaments ou les fascias.
Le principe de la technique Jones est simple : en positionnant le patient dans une posture de confort maximal, la tension dans les tissus autour du point sensible est relâchée. Cette approche permet de diminuer la douleur et d’améliorer la fonction. Le thérapeute maintient la position pendant environ 90 secondes, puis ramène le patient à une position neutre, favorisant ainsi un rééquilibrage neuromusculaire.
Mécanismes physiologiques : Pourquoi ça fonctionne ?
Les mécanismes sous-jacents au SCS :
- Théorie proprioceptive :
Une blessure ou une tension excessive provoque une activité réflexe anormale entre les muscles agonistes et antagonistes. En raccourcissant les tissus impliqués, le SCS aide à réinitialiser cette activité neuromusculaire et à restaurer l’équilibre. - Amélioration de la circulation :
Le positionnement augmente la circulation locale, réduisant l’inflammation et favorisant l’élimination des déchets métaboliques. - Réduction des réflexes protecteurs :
Le SCS influence les réflexes ligamentaires en diminuant les contractions musculaires inutiles autour d’une articulation.
Preuves cliniques : Que disent les études ?
L’article de Christopher Kevin Wong, publié dans Manual Therapy, examine les preuves existantes sur la technique Jones Strain Counterstrain. Les résultats montrent que cette technique peut être bénéfique pour réduire la douleur et améliorer la fonction.
Voici quelques résultats notables :
- Douleurs cervicales et trapèzes : Plusieurs études montrent une diminution significative de la douleur immédiatement après une séance de SCS. Cependant, les effets à long terme sont moins documentés.
- Amélioration de la force musculaire : Une étude a rapporté une augmentation de 41 à 73 % de la force des muscles de la hanche après un traitement SCS.
- Mobilité : Les effets sur l’amplitude de mouvement sont variables. Certains patients observent une amélioration, notamment dans les articulations comme l’épaule ou la cheville.
Applications cliniques
La technique Jones est particulièrement adapté pour traiter les troubles orthopédiques tels que :
- Les douleurs lombaires ou cervicales.
- Les tensions myofasciales.
- Les spasmes musculaires.
- Les dysfonctionnements articulaires.
Cette technique est idéale en début de traitement, notamment pour des patients anxieux ou présentant une faible tolérance à la douleur. Elle est également utile pour préparer les tissus à d’autres interventions, comme les manipulations articulaires, les mobilisations ou les étirements.
Comment utiliser le SCS dans votre pratique ?
- Identifier les points sensibles :
Palpez doucement pour localiser les TPs. Évaluez leur sensibilité sur une échelle de douleur. - Positionner le patient :
Placez le patient dans une position de confort maximal, où la douleur est réduite d’au moins 70 %. Cela implique généralement de raccourcir les tissus autour du TP. - Maintenir la position :
Soutenez passivement le patient pendant environ 90 secondes tout en vérifiant que la douleur reste minimale. - Ramener en position neutre :
Retournez lentement le patient à une posture normale et réévaluez la sensibilité du TP. - Combiner avec d’autres approches :
Utilisez le SCS comme une première étape avant des techniques actives, comme les exercices de renforcement ou les étirements.
Pourquoi intégrer le SCS à votre pratique ?
Pour les kinésithérapeutes débutants, le SCS présente plusieurs avantages :
- Sécurité et confort : Technique non invasive, elle est bien tolérée par les patients.
- Polyvalence : Peut être utilisée dans de nombreux contextes cliniques.
- Apprentissage accessible : Avec un peu de pratique, les principes de base sont faciles à maîtriser.
- Complémentarité : Le SCS peut s’intégrer harmonieusement avec d’autres techniques manuelles enseignées chez Kiné-Formations.
Conclusion : Une technique prometteuse pour enrichir vos compétences
Le Strain-Counterstrain est une méthode douce qui offre des résultats prometteurs dans la gestion des douleurs et dysfonctions musculosquelettiques. Elle représente une approche sécurisante et efficace, particulièrement utile en début de traitement. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ses mécanismes et valider ses bénéfices à long terme.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur le Strain-Counterstrain et d’autres techniques innovantes, Kiné-Formations propose des programmes adaptés aux praticiens désireux d’élargir leur expertise et d’améliorer la prise en charge de leurs patients.
Annexe : Études et preuves cliniques :
- “Place des techniques de ‘strain-counterstrain’ dans l’arsenal du thérapeute manuel en pratique quotidienne”
Cet article explore l’historique du SCS, ses bases physiologiques et son application clinique. Il souligne que, bien que le SCS soit une technique douce et atraumatique, les preuves scientifiques de son efficacité restent limitées. - “Strain counterstrain: Current concepts and clinical evidence”
Cette revue examine les mécanismes physiologiques proposés du SCS et les preuves cliniques disponibles. Elle conclut que, malgré des résultats prometteurs, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer son efficacité clinique. - “Intérêts de la technique de Jones sur les douleurs cervicales : une revue de la littérature”
Cette revue de littérature analyse l’efficacité du SCS, notamment pour les douleurs cervicales. Elle note que, bien que le SCS soit une technique douce et atraumatique, il n’existe pas encore de preuves solides de son efficacité pour le traitement des douleurs cervicales.
Pour où commencer ?
Apprentissage des bases du Jones Strain Counterstrain pour pouvoir traiter les patients au quotidien.
Durée : 1 heure 30.
Tarif : gratuit.
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