Pourquoi 2024 ne serait-elle pas l’année de mon évolution professionnelle ?
Article écrit par Thierry Blain, Fondateur et dirigeant de Kiné-Formations.
Dans mon dernier article sur « L’avenant N°7 et la paupérisation des kinésithérapeutes », j’évoquais un avenir très sombre de la profession.
Il s’agit malheureusement d’une situation déjà bien présente. En effet, lors des très nombreux échanges que je peux avoir avec les collègues, il apparaît clairement que des difficultés financières soient une réalité à laquelle s’ajoute un niveau de stress conséquent.
L’exercice quotidien en cabinet peut devenir une charge morale et physique, difficile à supporter. Les kinésithérapeutes sont censés détecter et prévenir les troubles musculo-squelettiques tout autant que l’épuisement professionnel, mais paradoxalement, ils en sont les premières victimes comme beaucoup d’autres soignants.
Il paraît impossible de bien prendre en charge des patients quand on est souffrant soi-même.
Après 36 années d’exercice, je confirme que le quotidien en cabinet peut devenir pesant. Raison pour laquelle je m’efforce de partager avec mes collègues à la fois des approches thérapeutiques efficaces mais aussi peu “sollicitantes” pour le corps des praticien(ne)s.
Par ailleurs, une certaine routine peut s’installer au fil des jours, des mois et des années et la motivation s’éroder.
Il me semble que sortir du cadre habituel peut être une bonne solution pour se revitaliser et se motiver dans son travail. Je partage avec vous ici à la fois les expériences de très nombreuses consœurs et confrères tout autant qu’une partie de mon expérience.
Pour ma part, j’éprouve toujours beaucoup de plaisir à la pratique en cabinet, mais cela est sûrement rendu possible du fait de la diversification de mes activités au cours de ma carrière.
J’aimerais donc modestement vous apporter des solutions dans ce sens, dans le seul objectif de rendre votre activité professionnelle encore plus stimulante.
Il serait vraiment généreux de votre part, de pouvoir partager dans les commentaires de bas de page, votre propre expérience tout autant que vos solutions concrètes. Aujourd’hui, l’heure est à l’entraide véritable plutôt qu’à la division.
Voici quelques exemples, tous issus de cas réellement rencontrés.
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1 Travailler pour un club sportif et se faire payer pour cela :
Au sein de notre profession, beaucoup d’entre vous, sportives et sportifs, s’intéressent aux sports pratiqués par d’autres. Travailler au sein d’une structure sportive de votre région ou pour une fédération est très stimulant et permet de faire une coupure au sein du cabinet.
Cette approche étant compatible avec l’exercice libéral, il est facile de se rapprocher de structures sportives. Cependant, les kinésithérapeutes ont souvent du mal à se faire payer. Ayant une grande expérience dans le domaine, je vous encourage à ne JAMAIS travailler gratuitement. Contrairement à ce que disent les dirigeants de ces structures, ils ont de l’argent pour payer. Et s’ils n’en n’ont pas, ils n’ont pas à faire appel à des professionnels.
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2 Donner des cours dans une école de kiné :
Les générations avancent. Vous avez été étudiants, mais vous voilà maintenant professionnels de santé et vous vous formez régulièrement. Vos connaissances tout autant que votre expérience sont d’une grande richesse pour les plus jeunes. Si l’idée vous correspond, n’hésitez pas à aller frapper à la porte des IFMK et de la vôtre en particulier.
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3 Créer une école du dos :
Les kinésithérapeutes sont les spécialistes du dos. Le nombre de personnes concernées par ce problème est tout simplement dramatique en terme financier (Voir : https://www.ameli.fr/
Il me semble que proposer une école du dos est une évidence dans notre profession. C’est un excellent moyen de rendre autonomes les patients. Tant de séances sont dispensées sans aucun résultat par manque de participation des patients. De plus d’un point de vue relationnel et financier, c’est un véritable plus pour les praticiens.
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4 Proposer des cours de sport santé (renforcement musculaire, abdominaux, assouplissements…) « avec ma/mon kiné »
Malgré ce que disent beaucoup de collègues, vos connaissances du corps humain sont très vastes et vos patients vous accordent une grande confiance. Beaucoup d’entre eux adoreraient que vous les guidiez pour de la remise en forme, pour des cours Pilates, du renforcement musculaire… Cela ne demande pas beaucoup d’organisation et permet de varier ses activités au cours de la semaine. On pourrait entrer dans le détail de l’intérêt financier mais tel n’est pas l’objet ici.
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5 Enseigner pour des professions autres que la nôtre : infirmière, ergothérapeute, naturopathe…
Pas plus tard qu’hier soir, un collègue que je connais depuis très longtemps en formation, m’apprend qu’il est formateur dans une école d’infirmière et qu’il partage avec passion ses connaissances. Quelle chance, en effet, de pouvoir côtoyer des professions différentes de la nôtre avec des attentes spécifiques pour chacune d’entre elles. Bien, que ce soit un défit, c’est aussi un moteur dans notre carrière.
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6 Créer des mini formations « prévention-santé » pour vos patients et leurs amis
Lorsque j’étais plus jeune, et que je soignais mes patientes et patients, j’essayais toujours d’expliquer le fonctionnement du corps humain pour mieux faire comprendre le pourquoi de mes soins. Ce faisant, alors que je débutais, un petit groupe de personnes amies s’est constitué et m’a demandé d’animer des petits contenus de formations autour de la santé. Malgré mon inexpérience, j’ai accepté ce qui m’a permis d’améliorer encore mes connaissances.
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7 Intervenir au sein d’entreprise pour faire de la prévention des TMS :
De plus en plus d’entreprises ont compris que le bien être de leurs collaborateurs est essentiel à leur développement. Elles font donc appel à des professionnels dont des kinésithérapeutes.
Il y a deux grands axes : la prévention des troubles musculo-squelettiques et le bien être. Le premier repose sur l’éducation à la gestuelle et la posture et le deuxième sur des soins ou des ateliers de détente, massage, relaxation… Libre à vous de proposer ce qui correspond aux entreprises autour de vous et à vos affinités et compétences qui peuvent toujours évoluer.
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8 Proposer des soins hors nomenclature
Pourquoi ne pas bloquer une demi-journée pour des soins différents et à votre propre tarif ?
Bien que beaucoup de kinésithérapeutes se sous-estiment, je reste persuadé que les personnes qui se forment régulièrement sont tout à fait compétentes pour des prises en charge globales de la santé de certain(e)s patient(e)s. D’autant qu’il est bien connu qu’un(e) patient(e) qui paie sa séance sera plus déterminé(e) et acteur(trice) de son mieux être. De fait, vous aurez beaucoup plus de résultats dans ce contexte que dans un contexte de gratuité. Vous ferez appel à toutes vos ressources et compétences pour soulager ces personnes. Vous vous surprendrez vous-même de vos possibilités. La motivation et le plaisir de travailler en sera décuplé. Ensuite libre à vous de décider de votre avenir professionnel.
- 9 Écrire des articles santé pour un journal local, des entreprises ou un site internet
Pour celles et ceux qui ont la plume facile, il est aussi très intéressant d’écrire des articles originaux sur la santé dans un objectif de prévention et de responsabilisation des patient(e)s. Il s’agit d’un exercice très pertinent pour stimuler notre cerveau et toujours améliorer nos connaissances. Il peut s’agir d’articles destinés au grand public comme aux professionnels.
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10 Enseigner à Kiné Formations 😉
Comme je le disais plus haut, il ne s’agit que de quelques exemples concrets, mais les possibilités sont, à mes yeux, beaucoup plus vastes qu’exprimées ici. Tout ce que nous avons appris peut nous servir.
Je renouvelle mon désir que vous puissiez partager votre propre parcours et expérience dans les commentaires ci-dessous.
Profitons de cette période de fêtes pour nous reposer et envisager positivement notre avenir professionnel.
Joyeuses fêtes à vous !
le podcast :