La hoffite aussi appelée bursite ou maladie de Hoffa est une pathologie chronique de la graisse du genou, rare et difficile à mettre en évidence, en général secondaire à des microtraumatismes répétés.
Qu’est-ce-que la graisse de Hoffa ?
Le genou est une articulation complexe mettant en jeu des structures osseuses, musculaires, tendineuses mais aussi graisseuses (ou adipeuses). Ces dernières et leurs pathologies associées sont peu connues car de diagnostic difficile.
La couche de graisse de Hoffa est située sous le genou, derrière le ligament rotulien reliant la rotule au tibia, et joue principalement un rôle dans la gestion des compressions au niveau de l’articulation. Il existe également dans cette région d’autres ensembles adipeux qui complètent la protection mécanique du genou. Ainsi, la graisse n’a pas qu’une fonction de stockage des corps gras, mais aussi un rôle purement mécanique et de protection permise par sa structure en “logettes” accolées les unes aux autres.
Comment se développe la bursite de Hoffa ?
Au cours du temps, par des microtraumatismes itératifs où la couche adipeuse est comprimée de manière trop prolongée (exemple des carreleurs) ou trop importante par rapport à ce qu’elle peut tolérer.
Elle ne réalise donc pas une pathologie aiguë comme ce peut être le cas pour d’autres pathologies touchant les compartiments de la région, e.g. le syndrome de Morel-Lavallée qui réalise un véritable traumatisme entraînant un cisaillement et la création d’une loge où va se collecter du sang et de la lymphe et provoquer des douleurs chroniques.
La bursite de Hoffa va d’abord passer par une phase d’adaptation aux chocs des structures avec apparition d’un œdème (de même l’apparition de cor au niveau des zones de la peau subissant des frottements), phase non douloureuse la plupart du temps. Puis, l’adaptation n’étant plus possible, il va se créer une inflammation locale, les structures normales vont être détruites et remplacées par un matériel fibrineux moins souple que le tissu adipeux. La graisse de Hoffa perd donc sa propriété élastique et ne peut plus lutter contre les chocs, pérennisant les douleurs.
Comment faire le diagnostic ?
La persistance de douleurs au(x) genou(x), après avoir éliminé les causes osseuses, tendineuses et cartilagineuses conduira le médecin à réaliser des examens d’imagerie pour explorer les différents tissus à ce niveau, surtout s’il existe des facteurs de risque de développer la pathologie de la bursite ou maladie de Hoffa, comme expliqué plus haut, notamment dans les métiers mobilisant trop intensivement le genou.
L’échographie, facile à faire durant la consultation, retrouve cet aspect de destruction et de remaniement pathologique. Plus précise, l’IRM mettra en avant l’œdème, c’est-à-dire le gonflement, et le remaniement hémorragique de la couche de Hoffa et permettra d’éliminer définitivement au besoin les autres causes, celles touchants notamment les ligaments du genou.
Comment prendre en charge cette affection ?
Passées les étapes diagnostiques, la prise en charge thérapeutique met le patient en face d’une gamme réduite d’option thérapeutique. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (diclofénac par exemple) en plus des traitements classiques de la douleur comme le glaçage, le repos, ont souvent déjà été depuis longtemps essayés par le médecin avec des résultats souvent médiocres.
L’étape suivante est l’injection intra-articulaire de corticoïdes (couramment appelée infiltration), qui sera répétée à 1 mois si l’effet attendu n’a pas été permis après la première séance. Même si elle est efficace, l’infiltration épuise ses effets dans le temps et elle ne peut être trop souvent proposée, la répétition pouvant à terme augmenter le risque de rupture tendineuse. Si efficace, les patients atteints pourront donc bénéficier de 3 séances par an au maximum.
Une intervention chirurgicale est exceptionnelle, proposée dans les cas où le remaniement est tellement important que le tissu va s’ossifier, perdre complètement son élasticité. Dans ce cas, la chirurgie aura pour but d’enlever la partie durcie entretenant les douleurs et de briser le cercle vicieux pour tenter de réduire l’évolution de la maladie.
Toutefois, les interventions au niveau articulaire ne sont pas anodines et l’indication opératoire est discutée en amont par plusieurs médecins, en général le rhumatologue et le chirurgien orthopédiste.
Abord non-médicamenteux et apport de la kinésithérapie dans la prise en charge
La diminution de la contrainte au niveau articulaire va permettre de limiter au maximum à la fois les douleurs et l’évolution de la constitution de la fibrose. Au niveau professionnel, une adaptation du poste de travail peut s’imposer voire un arrêt maladie quand cela n’est pas possible. Les sportifs touchés, principalement ceux pratiquant un sport générant des traumatismes répétées du genou (exemple de la course à pied) devront dans un premier temps reposer complètement l’articulation, puis adapter leur activité en privilégiant les exercices peu traumatiques (le vélo elliptique réduit considérablement les chocs transmis aux genoux).
Le renforcement des structures adjacentes est important afin de décharger la zone atteinte et permettre une guérison ou au moins une diminution de l’évolution de la Bursite ou maladie de Hoffa. Le kinésithérapeute travaillera donc entre autres les quadriceps, les muscles de la cuisse, pour soutenir l’articulation atteinte.
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2 réflexions sur “La hoffite ou la bursite de Hoffa”
Bonjour depuis 1 an ma fille de 20 ans souffre énormément d’un genou droit il est chaud très gonflé et aucun médecin ne sais se quelle a IRM arthroscopieradio tout à été passé ortopediste vu kiné rhumatologie personne ne comprends j’habite les landes à qui m’adresser….elle en arrivé à un point où elle n’a même plus envie de se battre ils se renvoient tous la balle je sais plus où aller
Bonsoir,
Un ostéopathe aidera votre fille en recherchant la cause du symptôme qui n’a probablement rien à voir avec le genou de votre enfant mais probablement en lien avec une dysfonction de la mécanique bassin voire du muscle psoas iliaque homolatéral.
Cordialement.
j. Gérard
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