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ACCES DIRECT, KINES, FORMEZ-VOUS !

ACCES DIRECT, KINES, FORMEZ-VOUS !

Article écrit par Ludovic HAREL masseur-kinésithérapeute et ostéopathe.

Le 14 février prochain sera examiné la PPL RIST au Sénat, visant à octroyer, entre autres, aux kinés, la responsabilité de recevoir en première intention des patients souffrant de douleurs musculosquelettiques.

Cette réforme est Historique car elle permettra aux kinés de SORTIR DE LEUR CARCAN « D’AUXILIAIRE MEDICAL », afin de jouer un rôle de première ligne dans le parcours de santé, statut qu’ils réclament depuis de nombreuses années sans jamais avoir obtenu gain de cause.

La raison de cette rapide évolution ? LA NECESSITE !

Eh oui, comme cela a bien souvent été le cas dans l’Histoire de notre profession, et de bien d’autres d’ailleurs, ce sont plus les opportunités contextuelles offertes par les crises qui ont permis de débloquer des requêtes longtemps restées sans réponses, que les implorations et autres sollicitations gouvernementales rhétoriques. Et en matière de crise, en ce moment, on peut dire que le monde de la santé n’est pas épargné, et en premier lieu la pénurie d’accès aux consultations médicales.

L’enjeu est donc clair, sachant qu’il faudra environ 10 ans pour apporter une solution « quantitative » en matière humaine à ce problème et que, même à ce moment-là, les jeunes médecins qui arriveront en poste ne voudront plus travailler comme des forcenés sans pouvoir s’épanouir dans leur vie privée parallèlement. Le seul moyen reste de répartir les tâches et les responsabilités pour « trier » et mieux « ventiler » les motifs de consultations en cabinet libéral.

consultation en cabinet libéralL’un des principaux motifs de consultation en cabinet libéral reste la lombalgie commune et sa répercussion professionnelle en matière de handicap et de désinsertion reste un enjeu majeur pour la haute autorité de la santé.

Et qui, mieux que le kiné, pour répondre à cette demande ?

Oui mais voilà, jusqu’ici les kinésithérapeutes ont été formé à la prise en charge d’un patient ayant déjà été bilanté par un médecin, donc nul besoin pour eux, en dehors des connaissances physiologiques fondamentales, de connaitre l’examen médical d’exclusion et le diagnostic différentiel, au pire, si le patient ne va pas mieux au bout de quelques séances, ils n’ont qu’à le réorienter vers le médecin pour effectuer un examen complémentaire.

Une des raisons pour lesquelles certains médecins s’opposent à cette réforme est liée à cet état de fait, « qu’est-ce-qui nous garantit que les kinés seront en mesure d’effectuer efficacement cette analyse sémiologique et seront capables de détecter les patients qui doivent être réorientés ? ». Et soyons bien clairLa formation DPC kiné sur l’accès direct et les drapeaux rouges sur la nature de cette démarche, il n’est nullement question, ici, de savoir poser un « diagnostic médical ». Cela nécessite, au bas mot, 12 ans d’études de médecine et d’expérience clinique pour pouvoir être abordé efficacement, non ! Il s’agit simplement de connaitre les critères lors de l’interrogatoire et de l’examen physique, qui doivent amener le thérapeute à réorienter son patient exclusivement, ou en complément, à un autre praticien. Et pour cela, pas de secrets, il faut se former et pratiquer. Le gouvernement l’a bien compris et a mis en place les dispositions réglementaires nécessaires à cet enjeu en matière de formation par le DPC dans lequel les « drapeaux rouges » (fiche de cadrage n°268) occupent une place prioritaire pour les années à venir.

La formation sur l’accès direct et les drapeaux rouges consiste en quoi exactement ?

 

accès direct et les drapeaux rougesEn réalité l’enjeu est double :
Premièrement, il s’agit de donner la compétence aux kinés d’effectuer une routine d’examen, bien huilée et rapide, afin de détecter les signes fonctionnels, généraux et physiques qui doivent nous amener à réorienter notre patient vers un généraliste ou un service d’urgence. Prenons l’exemple de la lombalgie de la jeune femme en âge de procréer, qui consulte avec un douleur pelvienne associée et qui est, en fait victime d’une grossesse extra-utérine. Quand on sait qu’un tiers des décès des femmes enceintes provient de cette affection, on ne peut pas, ne pas savoir l’identifier !

Deuxièmement, et c’est plus subtil, il s’agit de permettre aux kinés de se responsabiliser dans leur prise en charge afin de limiter LES REORIENTATIONS VERS LES GENERALISTES POUR « DE MAUVAISES RAISONS ». Effectivement, il y a plus de patients qui sont orientés vers leur généraliste de manière injustifiée, encombrant, de fait, leur planning pour rien, que de patients réellement concernés par des drapeaux rouges. Heureusement que la proportion de patients qui consultent chez les kinés et les ostéopathes pour des douleurs fonctionnelles et bien plus grande que ceux qui viennent pour des douleurs symptomatiques d’une autre affection organique. Et c’est probablement le principal défi de cette formation, car combien de praticiens manquent de confiance en eux lorsqu’ils n’obtiennent pas les résultats escomptés, ou sous la pression de leur patient qui ne récupèrent pas assez vite à leur sens. Et dans ce cas, le réflexe est bien souvent d’envoyer son patient faire des « examens complémentaires », c’est-à-dire, passer par la case médecin et prescrire des imageries qui seront bien souvent riches en éléments à fournir au patient anxieux. Effectivement, il est évident que n’importe quelle personne de 40 ans ou plus présentera des clichés radiologiques mettant en évidence un début d’arthrose zygapophysaire , ou un « bombement discal », qu’il soit symptomatique ou non, mais cela ne suffit pas à modifier le protocole de soin pour autant. Connaitre précisément les critères qui doivent justifier un examen complémentaire estaiguiller son patient vers le ou les bons praticiens primordial pour permettre au kiné de jouer son rôle dans cette démarche de « triage » et laisser l’opportunité à ceux dont le traitement en dépend d’avoir un examen complémentaire le plus tôt possible.

Voilà le programme de cette formation, maitriser une routine d’examen basée sur des critères précis et fiables, savoir effectuer un raisonnement clinique efficace pour aiguiller son patient vers le ou les bons praticiens, lorsque la kiné n’est pas la seule réponse et assumer son rôle de maillon fort dans la chaine de soin, de manière affirmée et raisonnée pour, enfin, obtenir la reconnaissance de notre valeur, si longtemps sous-estimée.

Pour approfondir le sujet :

 


LLudovic HAREL, formateur kiné-formationsudovic HAREL est masseur-kinésithérapeute et ostéopathe depuis 20 ans.

 

Réserviste opérationnel depuis plus de 8 ans dans le secteur de la sûreté, il s’est formé parallèlement au métier de détective privé avant d’obtenir de nombreuses certifications dans le domaine du profilage et de l’analyse comportementale (détection de la malveillance, PNL, Process COM, Lab Profil, détection du mensonge, négociation entres autres).

Il est formateur depuis 2021 chez Kiné-Formations et consultant dans le domaine des sciences-cognitives appliquées aux relations patient-praticien.

 

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