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Les « LIENS » en thérapie manuelle (Article & Podcast)

LES « LIENS » EN THERAPIE MANUELLE

Article écrit par Ludovic  Harel.

 

Corrélation ou causalité ?

LES « LIENS » EN THERAPIE MANUELLE

Nous cherchons constamment à donner du sens aux symptômes que nous avons en traquant une « cause » qui serait, idéalement, unique. Parfois celle-ci coule de source lorsque notre cheville se met à gonfler après une torsion non contrôlée. Mais nous sommes désemparés lorsque nous nous réveillons le matin avec le cou bloqué sans « causes » apparentes. C’est alors que s’initie, dans notre cerveau, une laborieuse quête de sens, qui nous pousse, bien souvent, par manque de connaissance ou par des raccourcis mentaux à associer nos maux à des croyances ou des facteurs irrationnels (Un bel exemple du rasoir d’Ockham, NDLR).

 

Le travail du thérapeute manuel, à l’instar de l’enquêteur de police, va donc consister à rechercher les indices physiques et physiologiques qui permettront d’élucider ce mystère et d’orienter notre traitement et nos conseils. Et il ne s’agira que rarement du fait d’un seul coupable, mais plutôt d’une « association de

 malfaiteurs » qui conduiront discrètement notre patient vers la décompensation. Pour cela, nous devrons, en tant que professionnel, éviter les biais de raisonnement qui peuvent nous mener à confondre corrélation et causalité. Nous pouvons nous appuyer sur l’anatomie et la physiologie pour donner du sens à des symptomatologies qui trouvent leur source parfois bien loin de la zone de souffrance initiale.

 

LA PELOTTE DE « LIENS »

 

« Docteur, le kiné m’a dit que ma douleur d’épaule, c’était le Foie ? »

« Mon médecin m’a dit que j’avais mal au dos à cause du stress ? Et quand je lui ai dit que je ne me sentais pas plus stressé que ça, il m’a conseillé de prendre rdv chez un psy ! »

 

L’objet de cette série d’articles est bien de vous sensibiliser aux différents mécanismes physiologiques qui peuvent éloigner un symptôme de l’origine de l’affection qui le caractérise, et non de dresser une liste de recettes issues de diverses expériences plus ou moins validées, car on peut trouver des corrélations entre tout et n’importe quoi, lorsqu’il s’agit de justifier l’apparition d’une douleur, à priori, injustifiée.

J’en veux pour preuve la relation qui a été faite pendant des années entre l’imagerie et certaines lombalgies communes, conduisant au raccourcit intellectuel de les justifier systématiquement par l’existence d’arthrose ou de hernies.

 

« Il est important d’expliquer au patient pourquoi une imagerie n’est pas nécessaire. L’une des principales raisons est l’absence de corrélation systématique entre les symptômes et les signes radiologiques. On retrouve fréquemment des anomalies à l’imagerie chez des sujets sains asymptomatiques. » Dr FOLTZ BENJAMIN (Rhumatologue Hôpital de la Pitié-Salpêtrière)

Cela nous pousse donc à revoir les mécanismes physiopathologiques qui peuvent amener un patient à nous consulter sans motifs apparents.

Et pour cela nous allons nous appuyer sur les éléments qui fondent notre expertise : l’anatomie et la physiologie.

 

  1. L’anatomie FONCTIONNELLE

    L’anatomie FONCTIONNELLEconstitue effectivement une cartographie structurelle relativement commune, même si chacun présente des particularités (polymorphisme génétique), qui nous permet de comprendre comment un maillon va s’articuler avec un autre autour d’une même fonction. Que ce soit par l’intermédiaire du tissus conjonctif (les fascias) ou des muscles, suivant des lignes de forces directement liées à la motricité et à la lutte antigravitaire.

Nous parlerons ici de LIENS MECANIQUES entre différentes structures du corps, selon des réseaux fibreux organisés en chaines fonctionnelles (les chaines musculaires et les chaines fasciales)

 

  1. La physiologie

    Nous ouvrira un champ d’investigation beaucoup plus vaste, en élargissant notre approche au-delà de ce que l’on peut palper.

Par exemple, le LIEN NUTRITIONNEL nous donnera beaucoup d’éléments de compréhension sur l’impact fonctionnel que peut avoir le contenu de notre assiette, la capacité de notre système digestif à assimiler ce que nous mangeons et les fonctions cellulaires et organiques essentielles à nos performances cérébrales et sportives.

 

Le LIEN VASCULAIRE nous permettra, quant à lui, de comprendre le rôle des diaphragmes et du système de pression intra-cavitaire sur le retour veineux (caissons thoracique et abdominal).  Nous comprendrons donc les répercussions fonctionnelles des stases veineuses sur la perfusion de certains tissus et les souffrances qui peuvent en résulter par manque d’oxygène, de nutriments ou excès de toxines.

 

Le LIEN NEUROLOGIQUE, en complément de l’approche neurodynamique et des syndromes canalaires, nous aidera à appréhender les liens qu’il existe entre les capteurs sensoriels et notre posture, ou encore le système nerveux autonome et le système musculosquelettique.

 

 

 

 

Enfin, le LIEN COGNITIF, nous fera toucher du doigt la relation intime qui existe entre notre environnement, vecteur de « stress », nos comportements et lePNL ET THERAPIES COMPORTEMENTALES : NOUVELLES APPLICATIONS POUR LES KINESITHERAPEUTES mécanisme de somatisation. Mais aussi notre relation au soin et le fameux effet placebo qui améliore de 30 à 40 % nos capacités d’autoguérison.

 

 

 

 

Nous pourrions également parler des LIENS ENERGETIQUES, mais pour cela il faudrait changer de référentiel et sortir du champ d’investigation de la médecine occidentale pour basculer vers les modèles, tout aussi intéressant, de la médecine orientale. Et, bien que cela sorte de mon champ de compétence, j’ai pu constater que les médecines fonctionnelles occidentales et orientales, même si elles n’emploient pas le même lexique et les mêmes supports anatomiques se rejoignent bien souvent lors de la mise en place des choix thérapeutiques.

LE LIEN MECANIQUE

 

C’est probablement le lien le plus évident et le plus familier pour tous les thérapeutes manuels car il a pour support la structure musculosquelettique. C’est également ce lien qui met en relation le système viscéral avec les caissons thoracique et abdominal ou le système uro-génital avec l’enceinte pelvienne.

Les chaines Musculaires

LES CHAINES MUSCULAIRESLes chaines musculaires sont, avant tout, un mécanisme physiologique et fonctionnel permettant de coordonner de manière intégrée plusieurs maillons articulaires autour d’une tâche précise.

C’est grâce à ce système tonique et finement coordonné que nous sommes en mesure d’effectuer les actions les plus basiques en restant debout (chaines antigravitaires).

Il ajuste parfaitement le centrage articulaire quel que soit la position des membres et du tronc dans l’espace. (Muscles monoarticulaires)

Il organise notre motricité et les mécanismes de suppléance et de compensation lorsqu’un maillon n’est pas en mesure de fournir l’intégralité du débattement articulaire normalement dévolu. (Muscles polyarticulaires)

EXEMPLE: Périarthrite Scapulo-Humérale et Lien Mécanique

 

EXEMPLE: Périarthrite Scapulo-Humérale et Lien Mécanique

Parmi les patients(es) qui nous consultent pour des périarthrites scapulo-humérales, sans raisons traumatiques identifiées. Le lien mécanique nous donne souvent des indices d’ordre biomécanique sur l’origine de telles décompensations en allant investiguer les régions dorsale et costale à la recherche de restrictions de mobilités.

Effectivement, comme vous le savez, le membre supérieur est suspendu au thorax par l’intermédiaire d’un grand nombre de muscles parmi lesquels les « fixateurs scapulaires » : rhomboïdes, serratus antérieur, trapèzes, levatorscapulae. Ces muscles nous permettent notamment d’effectuer les derniers degrés de flexion et/ou d’antépulsion de l’épaule en jouant sur l’inclinaison dorsale et l’élasticité du grill costal.

sollicitation du maillon gléno-humérale Ainsi, une perte de mobilité de ce support thoracique limitera irrémédiablement toutes les fins d’amplitudes de la région scapulaire et devra être compensé par une sur sollicitation du maillon gléno-humérale responsable de conflits à plus ou moins long terme.

Il est bien évident, que tout traitement gléno-humérale symptomatique faisant abstraction de la mobilité dorsale et costale sera voué à l’échec ou à la récidive.

 

LES CHAINES FASCIALES

 

LES CHAINES FASCIALES

Les chaines fasciales sont constituées en plusieurs strates depuis la superficie vers la profondeur et servent principalement de moyens de fixations, de cloisonnement et de soutien aux différents organes. (Ex : péricarde, péritoine, aponévrose cervicale moyenne etc…)

Non contractiles, elles n’en sont pas moins, un vecteur de force et d’appui sur le contenant et peuvent transmettre les contraintes subies par un organe vers la structure musculosquelettique qui sert de support.

EXEMPLE : Lombocruralgie droite et Lien Mécanique

 

Le colon ascendant est unviscère contractile Le colon ascendant est un viscère contractile mais immobile car solidement ancré au péritoine pariétale postérieur par le Fascia de TOLDT (structure ligamentaire), lui-même accolé directement au FASCIA ILIACA et à notre pauvre muscle PSOAS, souvent tenu responsable de tous les torts…
Voilà comment des troubles digestifs fonctionnels fréquent au niveau de cette zone du colon ( ballonnements liés à un excès de fermentation microbienne par dysbiose notamment), entraineront irrémédiablement une contracture de défense du Psoas et sa batterie de symptômes potentiels (lombalgies, cruralgies, méralgies paresthésiques etc..)

Là encore, il sera bien vain de tirer sur ce pauvre muscle à coup de postures, trigger point, stretching et autres techniques de thérapies manuelles sans être aller investiguer, par le biais des chaines fasciales, la fonction colique en amont.

 

EN BREF

Les chaines musculaires sont comme les voies ferrées

Faire abstraction du lien mécanique, c’est comme monter dans une rame de métro sans plan ni numéro de ligne, on ne sait pas d’où il vient et où il va. Les chaines musculaires et fasciales nous permettront, à l’instar du plan de métro, de connaitre les relations mécaniques directes qui connectent la zone de plainte du patient à d’autres structures en amont ou en aval.

Article à suivre : Le LIEN NEUROLOGIQUE ….

 

 

 

 

 

 

Le podcast :

 

La vidéo :

 

 

 


LLudovic HAREL, formateur kiné-formationsudovic HAREL est masseur-kinésithérapeute et ostéopathe depuis plus de 20 ans.

 

Réserviste opérationnel depuis plus de 8 ans dans le secteur de la sûreté, il s’est formé parallèlement au métier de détective privé avant d’obtenir de nombreuses certifications dans le domaine du profilage et de l’analyse comportementale (détection de la malveillance, PNL, Process COM, Lab Profil, détection du mensonge, négociation entres autres).

Il est formateur depuis 2021 chez Kiné-Formations et consultant dans le domaine des sciences-cognitives appliquées aux relations patient-praticien.

 

Les autres parutions de Ludovic :

 

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