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Ilio-Psoas : Abord thérapeutique selon la technique “Jones Strain-Counterstrain”

Par le groupe France d’instructeurs certifiés en approche Counterstain par le JONES INSTITUTE de San Diego

 

 

Le psoas est un des muscles les plus importants de la région lombo-pelvienne. Muscle pair, il relie la colonne lombaire au fémur, en passant dans la région de la fosse iliaque. Une souffrance de celui-ci perturbera ces régions entrainant ainsi diverses pathologies : lombalgie, sciatalgie, cruralgie… Parfois délaissé par les thérapeutes et présentant peu d’études dans la littérature, son traitement sera pourtant primordial afin de restaurer un équilibre optimal au niveau lombo-pelvien et postural.

ANATOMIE

 

Le psoas est en réalité composé de deux muscles : le psoas proprement dit, et l’iliaque (d’où le nom d’ilio-psoas).

* Le psoas :

Origine : – sur la face latérale du corps vertébral de T12

– sur les DIV de T12/L1 à L4/L5

– sur les faces latérales (parties supérieures et inférieures) des corps vertébraux de L1 à L4, formant ainsi les arcades du psoas.

– sur les processus transverses de L1 à L4.

 

Trajet : Il est oblique en bas, avant, dehors dans la fosse iliaque, passe en avant de la branche pubienne, pour changer de direction et aller en bas, arrière et dehors. Il est recouvert par une aponévrose : le fascia iliaca.

NB : Le petit psoas : Muscle inconstant, qui va de T12, L1 et DIV T12/L1 pour se terminer sur la ligne arquée de l’os iliaque.

 

*L’iliaque :

Origine : les 2/3 supérieurs de la fosse iliaque.

Ces 2 muscles s’unissent par un tendon commun, qui passe sous l’arcade crurale, se réfléchit sur l’éminence ilio-pectinée, recouvre la face antérieure de l’articulation coxo-fémorale dont il est séparé par une bourse séreuse, pour se terminer sur le petit trochanter.

Ils sont innervés par les branches du plexus lombaire (de L1 à L4) et le nerf fémoral.

RAPPORTS

 

De son origine jusqu’à sa terminaison, le psoas présente de nombreux et importants rapports.

NB : sur les schémas, le psoas est représenté en bleu

 

  • Au niveau des arcades: elles sont traversées par les artères, les veines lombaires et les rameaux communicants du sympathique.

Ilio – Psoas : Abord thérapeutique selon la technique Jones Strain – Counterstrain

 

  • Au niveau de l’espace intra-psoatique (espace situé entre les 2 plans d’insertions vertébrales du psoas) : le plexus lombaire et la veine lombaire ascendante.

Ilio – Psoas : Abord thérapeutique selon la technique Jones Strain – Counterstrain

 

  • Au niveau musculaire: rapports avec le quadratus lumbarum (anciennement Carré des Lombes), le diaphragme, liés à leurs insertions vertébrales.

 

  • Au niveau viscéral: rapport avec le rein, l’uretère, les côlons, le caecum-appendice, les anses du grêle.

Ilio – Psoas : Abord thérapeutique selon la technique Jones Strain – Counterstrain

 

Au niveau circulatoire : les vaisseaux iliaques (artères, veines iliaques internes et externes)

Ilio – Psoas : Abord thérapeutique selon la technique Jones Strain – Counterstrain

 

De part tous ces rapports, un spasme de ce muscle peut avoir un impact sur un ou plusieurs éléments précités (et inversement).

 

PHYSIOLOGIE

 

L’ilio-psoas permet :

  • point fixe sur le rachis : flexion, rotation externe, adduction de la cuisse sur le tronc
  • point fixe sur le fémur : antéflexion du tronc (lors d’une contraction bilatérale), antéflexion et inclinaison homolatérale du tronc (lors d’une contraction unilatérale).

Il joue également un rôle dans la posture puisqu’il participe à l’équilibre debout ; en cas d’hypertonie, il peut favoriser une antéversion du bassin, ainsi qu’une augmentation de la lordose lombaire.

PATHOLOGIE

 

Par voie réflexe, un muscle peut se contracter pour deux raisons :

  • Pour se protéger lui-même à la suite d’un étirement rapide, un traumatisme…
  • Pour protéger des éléments sous-jacents : nerfs, artères, veines…

Du fait, le psoas peut se contracter :

  • À la suite d’une dysfonction du plexus lombaire, du système artério-veineux (veine lombaire ascendante…), du système viscéral (reins, côlons…).
  • À la suite d’un traumatisme. Il pourra alors avoir un impact sur les différents systèmes cités auparavant.

Une hypertonie du psoas entrainera également une compression discale, favorisant protrusion et hernie discale. Il sera important de vérifier et de traiter le cas échéant un psoas (avec le quadratus lumbarum) devant un tableau clinique discal, afin de diminuer ces contraintes.

On parle parfois de « muscle poubelle » le concernant (lié, entre autres, à l’accumulation de toxines provenant du rein, du côlon…le rendant ainsi irritable et sensible). Mais cette théorie est controversée, sans étude, ni démonstration scientifique. Cependant, notre expérience nous a souvent montré une hypertonie à la suite d’une infection ou de dysfonctions de la sphère abdomino-pelvienne.

Un autre aspect non négligeable le concernant est son côté somato-émotionnel qui, dans certains cas, doit être pris en compte.

TRAITEMENT

 

Le concept Jones SCS ayant déjà été abordé dans des articles précédents, nous allons rappeler les points importants concernant le déroulement de la technique qu’il faut garder à l’esprit :

 

  1. Localiser le Tender Point (ou TP)
  2. Trouver la position de confort (sans chercher le raccourcissement maximal)
  3. Relâcher la pression sur le point, tout en restant en contact
  4. Tenir 90 secondes
  5. Replacer en position neutre, lentement et en passif
  6. Revérifier le point : la tension, sensibilité du point doit être améliorée de 70 %.
A. Localisation du TP

Celui-ci est situé sur le tendon du psoas, à l’endroit où il refait surface sur la branche pubienne, 1 cm en dedans et en-dessous de l’EIAI (pour le repérer, on peut demander au patient une flexion active de la hanche). Pour identifier le TP, on fera directement une pression postérieure.

B. Technique

Pour traiter ce muscle, nous avons deux possibilités.

 

* Travail par l’intermédiaire d’un seul membre inférieur

 

Opérateur : se place du côté à travailler

Traitement : flexion de hanche 90°, adduction-rotation externe de hanche. On complétera avec une traction dans l’axe du fût fémoral (ceci afin d’antérioriser le petit trochanter et diminuer ainsi les tensions sur le tendon).

NB : on peut soit saisir le membre inférieur en étant assis sur la table, soit en reposant le membre du patient sur la cuisse de l’opérateur. Dans les 2 cas, on rajoutera la traction comme indiqué sur les photos.

Psoas Jones   

Psoas Jones

 

* Travail par l’intermédiaire des deux membres inférieurs

 

Opérateur : se place du côté opposé à travailler, avec les membres inférieurs du patient reposant sur la cuisse de l’opérateur.

Traitement : ce sont les mêmes paramètres (flexion de hanche 90°, adduction-rotation externe de hanche, du côté à travailler).

La traction se fera sur les deux membres inférieurs (dans les axes des fûts fémoraux) : ceci permettra, en plus, d’exercer une décompression sur l’ensemble du rachis lombaire. Ce sera une technique à favoriser dans tous les problèmes discaux.

Travail par l’intermédiaire des deux membres inférieurs

Afin d’optimiser le relâchement du psoas, nous pouvons rajouter la technique suivante afin de traiter la zone de la fosse iliaque, lieu de passage du psoas.

* Point iliacus (ou iliaque)

 

C’est une technique globale, permettant un relâchement de l’ensemble du bassin (idéale dans les problèmes lombaires, petit bassin…).

TP : 4 cm en dedans et en-dessous de l’EIAS, dans la fosse iliaque.

Pressions multidirectionnelles (en postérieur, latéral, médial, inférieur) afin de contrôler la sensibilité et la tension de la fosse iliaque.

 

Traitement : Patient en décubitus, ses chevilles reposant sur la cuisse du thérapeute. Flexion importante des deux hanches, abduction et rotation externe.

 

Point iliacus (ou iliaque)

 

CONCLUSION

 

Malgré le peu d’articles publiés sur le psoas-iliaque, son traitement reste primordial, tant son impact est puissant sur le plan mécanique (colonne lombaire avec les DIV), sur le plan postural, et sur le plan viscéral (reins, côlons, région pelvienne). Tout thérapeute, se trouvant devant ce type de tableau clinique, se doit de vérifier ce muscle et le corriger si nécessaire.

Son travail en Jones permet un relâchement en douceur, en position de confort et sans aucune contre-indication (d’autant plus intéressant et important que sa tension peut être liée au contexte somato-émotionnel). Il faut garder à l’esprit qu’un traitement, une normalisation de son environnement sera nécessaire afin de maintenir sa correction.


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